PRECESSION
                                                              et
                                    CONSTELLATIONS ZODIACALES
 

    Depuis plusieurs millénaires, les hommes ont été fascinés par le ciel étoilé. Très tôt, ils ont éprouvé le besoin de voir, dans les différents groupes d'étoiles visibles à l'oeil nu, des figures allégoriques correspondant à leurs occupations ou à leurs idées; elles leur permettaient, d'ailleurs, de reconnaître plus facilement ces Constellations, particulièrement lorsqu'elles réapparaissaient l'année suivante.

    Ils avaient d'autre part remarqué que le Soleil se déplaçait sur ce fond d'étoiles suivant un grand cercle de la sphère céleste et que les autres objets, mobiles par rapport aux étoiles (qui étaient des planètes du système solaire) restaient toujours peu éloignés de ce cercle que nous appelons Ecliptique (7.5 degrés environ).
    Dans cette bande de ciel, qui leur paraissait un peu magique, ils logèrent douze Constellations, en les disposant régulièrement tous les 30 degrés: cela n'était pas évident, car plusieurs de ces Constellations sont plus étendues (Vierge, par exemple) que d'autres (Balance, par exemple). Ils donnèrent alors, à cette bande, des propriétés particulières de nature socio-religieuses, créant ainsi l'Astrologie. En particulier, les positions respectives des planètes et le signe astrologique jouèrent un rôle important; ce signe est celui de la Constellation zodiacale sur laquelle se profile le Soleil à la date d'un événement donné.
    Mais cela ne pouvait être fait que par des Astronomes capables de calculer les positions du Soleil et des planètes, pour cette date; d'où le rapprochement inévitable de l'Astronomie et de l'Astrologie.
    Par la suite, et jusqu'à nos jours, les publications scientifiques faites par les Astronomes (éphémérides, catalogues, ....) ont permis, aux Astrologues, d'opérer seuls et, aux Astronomes, de s'éloigner, peu à peu, de l'Astrologie qu'ils ont considéré comme n'ayant pas de bases scientifiques suffisantes.

    On notera que, pour les générations de l'hémisphère Nord terrestre, l'époque la plus vénérée a été celle où le Soleil traverse l'Equateur, dans sa révolution apparente annuelle, en passant de l'hémisphère Sud à l'hémisphère Nord (Équinoxe de Printemps, ou point Vernal) car c'est l'époque à partir de laquelle la durée du jour va croître et la Nature va se réveiller, permettant ainsi la culture des denrées alimentaires, ce qui était absolument essentiel pour des peuples qui ne pouvaient vivre que de l'agriculture. C'est ce qui explique que, pour eux, l'année commençait à cette date voisine du 21 mars. Ce n'est que quelques dizaines d'années avant notre ère, que Jules César, conseillé par des Astronomes, mit ce commencement au 1er Janvier, après avoir modifié le calendrier romain et avec une année bissextile, tous les 4 ans pour avoir, en moyenne, une année de 365.25 jours.
    Notre calendrier actuel est déduit du précédent, avec un ajustement qui a été imposé par la mesure plus exacte de l'intervalle de temps entre deux passages consécutifs du Soleil au point Vernal, à savoir 365.2422... jours (année tropique). Cet ajustement a été proposé, en 1582, par le Pape Grégoire XIII.
    Les différentes modifications ont été:
        - suppression des 10 jours d'avance sur les saisons pris par le calendrier précédent (4 octobre 1582 suivi par le 15 octobre 1582)
        - suppression des années bissextiles se terminant par deux zéros, sauf celles dont le nombre formé par les deux premiers chiffres est divisible par 4: ce qui a pour effet de supprimer 3 jours tous les 400 ans
    Ainsi, la valeur moyenne devient 365,25 - 3/400 = 365.2425, soit 3 jours de trop en 10 000 ans !...

    Or, il y a plus de 4500 ans, l'équinoxe de Printemps se profilait sur la constellation du Taureau (Tau) comme le prouvent toutes les références mythologiques se rapportant à cet animal, alors qu'à l'époque de Hipparque (vers 140 avant J.-C.), le point Vernal était sur la constellation du Bélier (Ari) puis, au début du christianisme sur la constellation des Poissons (Psc) comme l'ont montré, au cours des siècles suivants, de nombreuses représentations symboliques de ce signe.
    A l'époque actuelle, ce point est encore sur cette dernière constellation mais à moins de 1 degré de la constellation du Verseau (Aqr).
    Depuis 5000 ans, il a donc parcouru, à reculons sur le Zodiaque, plusieurs constellations.

    Ce phénomène, appelé Précession des Equinoxes, avait déjà été reconnu par Hipparque et les mesures astronomiques modernes permettent de calculer la position exacte de ce point Vernal. Ce déplacement rétrograde sur le cercle écliptique est occasionné par la rotation conique de l'axe de la Terre, au cours de sa révolution annuelle, rotation qui est due principalement aux attractions combinées du Soleil et de la Lune sur le globe terrestre; on peut simuler ce mouvement axial en lançant une toupie sur le plan horizontal, l'attraction responsable du mouvement conique de l'axe de la toupie étant alors celle de la pesanteur.
    Ainsi, les deux intersections de l'Equateur terrestre avec l'Ecliptique (Equinoxes de Printemps et d'Automne) reculent sur ce dernier.
    Comme pour cette toupie, le mouvement conique rétrograde est beaucoup plus lent que le mouvement de rotation de l'objet autour de son axe: ainsi, pour la Terre, le point Vernal ne recule sur l'Ecliptique, que de 50 secondes de degré, environ, par an. C'est très peu mais, au bout de 2100 à 2200 ans, le déplacement est de 30 degrés, c'est-à-dire de la dimension d'une constellation zodiacale !....

    Pour illustrer ce déplacement de l'Equinoxe de Printemps, nous donnons 5 figures qui représentent le ciel étoilé sous-jacent, pour diverses années et avec cet équinoxe au centre de la carte ; centre qui est, en même temps, l'origine des coordonnées mesurées aussi bien sur l'Equateur terrestre (ligne horizontale du graphique) que sur l'Ecliptique (ligne inclinée progressant vers le haut et la gauche). Sur ce dernier, les longitudes écliptiques sont repérées de 30 en 30 degrés par un petit trait. Enfin, les constellations zodiacales sont représentées par des couleurs différentes et leur nom figure, en tête du graphique, sous la forme du sigle international correspondant.

    - VERNAL-1, qui correspond à l'année -4479, montre ce point entre les Gémeaux (Gem) et le Taureau (Tau). Autrement dit, il est à la fin du parcours du point Vernal dans la constellation des Gémeaux et au début de son déplacement dans celle du Taureau.

    - VERNAL-2 se rapporte à l'année -2279, avec un Point Vernal qui a terminé son recul dans le Taureau (Tau) et qui va parcourir le Bélier (Ari).

    - VERNAL-3, de l'année -100, est à la limite du Bélier (Ari) et des Poissons (Psc). C'est cette distribution qui est utilisée dans les horoscopes actuels.

    - VERNAL-4, de l'année 2058, est à la limite entre Poissons (Psc) et Verseau (Aqr). Ce graphique diffère peu de celui de 2002 pour lequel le Point Vernal est dans les Poissons et à moins de 1 degré de cette limite.

    - VERNAL-5, qui montre la position de l'Equinoxe de Printemps pour l'année 4196: limite entre le Verseau (Aqr) et le Capricorne (Cap).

    On remarquera donc, que le Soleil, dans sa course annuelle, parcours les constellations dans le sens posititif de croissance des longitudes (sur la ligne écliptique et vers la gauche et le haut, sur ces graphiques), en passant successivement sur le 1er décan, puis sur le 2e, puis sur le 3e; par contre, dans son déplacement rétrograde, le Point Vernal traverse les constellations zodiacales en commençant par le 3e décan, puis en continuant par le 2e décan et enfin par le 1er décan.

    En conclusion, puisque notre calendrier est calé sur les saisons, comme chez les anciens, nous voyons que le signe zodiacal qui correspond à la date d'un événement quelconque suivra cette précession rétrograde; si bien que le signe réel n'est pas celui qui figure dans les horoscopes actuels, car ce dernier correspond à l'aube du Christianisme et non à la date de l'événement.

    Le signe réel doit être calculé pour chaque date. Le programme ZODIAQUE.exe, qui peut être télé-chargé (38 ko), permet d'effectuer ce calcul. On notera que l'heure TU (Temps Universel), qui figure dans ce programme,est égale à l'heure légale du pays corrigée de l'écart qu'elle a avec Greenwich, écart qui est dû à la différence de longitude et qui est mentionné sur les ordinateurs, à l'adresse Date/Heure du Panneau de configuration. En outre, il convient aussi de corriger cette heure légale des modifications nationales dues aux saisons: par exemple, en France actuellement, l'heure légale a 1 heure de trop, en hiver, à cause de la longitude et 2 heures de trop, en été, à cause de l'aménagement pour cette saison.

   Certains veulent établir une distinction entre le Signe du Zodiaque et le Symbole Zodiacal, distinction qui n'existait pas dans le passé et particulièrement à l'aube du christianisme. Mais alors, pourquoi avoir choisi, à partir du point Vernal et pour représenter le Symbole Zodiacal, la distribution annuelle:
                     Bélier, Taureau, Gémeaux,.......etc.......,Verseau, Poissons
plutôt qu'une autre ?...alors que, depuis des millénaires, le Point Vernal a parcouru entièrement et plusieurs fois la bande zodiacale !....
    Pourquoi vouloir ignorer ce que nous pouvons observer, à savoir, la position exacte du Soleil sur cette bande zodiacale, pour chaque date du calendrier ?...

    Les cartes du ciel étoilé qui figurent ici, ainsi que des compléments d'information sur le sujet traité, peuvent être obtenus, pour contrôle, en consultant le site:

                            http://pageperso.aol.fr/regorbou/index.html

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